La France en marge n'est plus : les ressorts du nouveau modèle politique

Auteur : Pascal Buléon


L'Ouest qu'a décrit Siegfried, celui qu'il voyait demeurer « une France spéciale à côté et en marge de la France républicaine » n'est plus. Il est pleinement dans la République, les soixante-dix années d'histoire parfois dramatique de l'Etat-Nation, les matrices historiques et spatiales qui se sont succédées l'ont projeté quelles que soient les orientations dans une perspective républicaine. La dominante conservatrice, exprimée par différentes formations de droite, est restée très majoritaire et parfois hégémonique longtemps après que la société ait changé. Ce décalage s'est pour l'essentiel effacé dans le cours des années 1980 avec l'émergence d'un nouveau modèle politique et s'est confirmé dans la décennie 1990. Pour autant, des môles de résistance aux changements, des lieux où le décalage temporel est encore à l'oeuvre, existent toujours. C'est ainsi que l'on peut interpréter la dorsale qui court de l'intérieur de la Manche, à partir de Saint-Lô, traverse le bocage normand, le Mortainais, les campagnes de l'ouest de la Sarthe, la Mayenne, le Maine-et-Loire jusqu'à la Vendée. Cette dorsale où la Droite recueille parmi ses meilleurs scores nationaux est encore une base de majorité peu contestée. Même si l'opinion politique s'y est diversifiée, elle ne l'a pas fait de la même façon, au même niveau, au même rythme non seulement que les aires urbaines de l'Ouest loin s'en faut, mais que les villes moyennes, petites villes et bourgs d'autres parties rurales de l'Ouest. Elle reste un môle de cohérence plus forte qu'ailleurs. Ce sont aussi des fractions du territoire qui bien qu'ayant elles aussi connu des changements profonds, sont restées plus à l'écart des processus d'urbanisation, de développement d'activités industrielles et tertiaires, de mobilité accrue des personnes, ont vécu des pertes de leur population la plus jeune et un vieillissement structurel.

Quels sont alors les ressorts de ce modèle de comportement politique qui s'est élaboré dans l'Ouest au cours de ces quatre décennies ? Après les traits politiques, quelles sont les caractéristiques fortes de la société qui l'ont conduite à cette évolution ? Je ne cherche pas à en faire le descriptif exhaustif mais à en énoncer l'architecture, la cohérence, le mouvement et le sens. Le but n'est pas le détail de chacun, ce serait une autre entreprise, mais l'agencement d'ensemble, la cohérence de la combinaison complexe.

L'Ouest français a plus bougé dans les années 1960 et 1970 que dans la moitié du siècle précédent. Les deux décennies qui ont suivi n'ont pas ralenti. Les pratiques sociales ont considérablement changé. C'est au cœur de ces pratiques que les références et les positionnements politiques se sont constitués. Les pratiques sociales au sens large sont la fabrique des comportements politiques. La compréhension par les pratiques est à l'opposé d'une vision par les tempéraments.

Toute la société française, tout le territoire français ont considérablement changé dans les décennies 1960-1970. L'Ouest encore plus. La croissance de l'emploi industriel a été forte, l'urbanisation a été vive, la transformation de l'espace rural et du monde agricole très importante. Une proportion substantielle des jeunes adultes est partie des campagnes et des bourgs pour s'installer dans les plus grandes villes. Cette fraction de génération est entrée dans le travail industriel et tertiaire, a empli les nouveaux quartiers de grands ensembles, puis les pavillons du périurbain, a quitté l'encadrement et les rapports sociaux de la ruralité pour en construire de nouveaux, urbains et salariés. Aucun de ces processus n'est spécifique à l'Ouest, la France l'a connu tout entière de façon plus concentrée que d'autres pays européens, mais l'Ouest l'a vécu de manière encore plus ramassée, soudaine, effectuant le temps d'une génération et sur une large fraction de la tranche d'âge 20-40 ans cette mutation qui s'est trouvée plus étalée ailleurs. Nous avons argué que cela avait constitué les bases sociales et spatiales du changement politique des années 1970 sans relation automatique et mécaniste aucune. Dans le contexte français de la période, dans cette matrice historique et spatiale, ces couches de la société, les jeunes, ouvriers, employés, cadres moyens, couches qualifiées urbaines se sont détachés des partis de Droite et portés sur les partis de Gauche principalement le Parti Socialiste, puis sur le vote écologiste. C'est l'amorçage du modèle politique de l'Ouest qui se construit dans les quatre décennies de la fin de ce siècle et mûrit dans la matrice historique et spatiale contemporaine.

Nombre des ressorts du modèle Ouest prennent naissance dans la décennie 1960 et se généralisent au cours des décennies suivantes, d'autres naissent plus récemment et amplifient le même mouvement.

L'urbanisation, après la phase de très vive croissance des années 1960, a pris des formes légèrement différentes mais qui n'ont guère ralenti son cours général. La péri-urbanisation, dont le moteur essentiel est l'accès à la propriété et le coût du foncier, s'est développée et s'est même accentuée. Après la proche périphérie - dite première couronne - des villes, les secondes couronnes se sont construites, puis des troisièmes couronnes sont apparues, inversant parfois l'évolution démographique de communes qui avaient vu quinze ans auparavant leur population jeune diminuer - ou leur population en général -. Depuis cette époque, l'amélioration des réseaux routiers, le développement des périphériques et des autoroutes ont rapproché en distance/temps, des petits bourgs ou des communes rurales de la ville principale, et l'étalement urbain progresse. Cet étalement urbain ne concerne pas seulement les plus grandes villes. Toutes les agglomérations, des plus petites, les bourgs, jusqu'aux capitales régionales, le connaissent. Au cours des trois dernières décennies, ce furent tour à tour les plus grandes villes, les villes intermédiaires, les villes petites et moyennes, qui connurent une accélération ou une pause. Au total, tous les niveaux urbains se sont développés. La population française est largement urbaine aujourd'hui. Dans l'Ouest, les aires urbaines se sont considérablement étendues aussi.

Cette dimension est essentielle à plus d'un titre pour les comportements politiques. Le mode de vie urbain concerne maintenant une proportion importante de la population de l'Ouest. Cela ne s'inscrit pas dans un processus très récent, brusque, comme c'était le cas dans les années 1960 et 1970. Cela dépasse deux décennies maintenant. Au recensement de 1999, les aires urbaines de Nantes et Rennes comptent parmi les onze aires françaises les plus peuplées en forte croissance. La vallée de la Loire et les littoraux continuent d'attirer de la population, une large couronne de petites villes ou petits bourgs à proximité en distance-temps de grands pôles voit sa population progresser. La plupart des aires urbaines de l'Ouest sont en croissance. L'étalement urbain continue de toucher de nouvelles communes rurales. Les pratiques de ces deux générations les ont durablement installées dans des références, des relations et des questionnements qui diffèrent très sensiblement de la réalité des années 1950 et du début des années 1960.

La croissance des villes elles-mêmes, le renforcement de l'urbanité pour les plus grandes à un niveau qui n'avait jamais été atteint auparavant, en même temps que l'étalement urbain qui même s'il ne produit pas de l'urbanité dans ses meilleurs aspects, participent ensemble à générer des besoins, des modes de réflexion, des aspirations, des relations sociales et des systèmes de valeur qui se rapprochent d'une ville à une autre, et se rapprochent aussi d'autres villes françaises.

C'est dans ce creuset que prennent naissance des aspirations que l'on a vu réapparaître dans toutes les enquêtes d'opinion locales, régionales comme nationales : la préoccupation, poussée parfois jusqu'à l'angoisse, de l'emploi pour soi et pour les siens. L'importance grandissante des questions d'environnement qu'elles soient très proches ou lointaines. Aucune autre question n'a supplanté ces préoccupations au cours des décennies 1980 et 1990.

Dans ce vaste mouvement, les mobilités ont leur importance. Après la forte vague d'exode rural qui a alimenté la croissance urbaine, les migrations sont quelque peu modifiées. Si les migrations des trois régions de l'Ouest vers la Région Parisienne ont continué, d'autres mouvements s'y sont imbriqués. Plus qu'auparavant, les villes de l'Ouest ont attiré à leur tour de jeunes actifs d'autres régions. Un processus cumulatif se mettait en place : des jeunes de la région plus nombreux accédaient à moindre coût à un niveau d'étude et de qualification supérieurs, des pôles de qualité attiraient d'autres jeunes d'autres régions, des activités périphériques se mettaient en place trouvant des acteurs et une demande, des villes font de l'existence de pôle de formation, parfois de recherche, ainsi que de la présence d'étudiants, un argument de promotion et d'attraction auprès d'entreprises, des entreprises s'installent ou se créent parfois à l'initiative de jeunes diplômés, etc. Un processus de tertiairisation, de qualification et de diversification est enclenché. C'est ce qu'ont connu au cours des années 1980 et 1990, en dépit de la langueur économique, mais stimulées par la gravité de la situation, non seulement les grandes villes de l'Ouest Nantes, Rennes, Brest, Caen, Le Mans, mais également des villes moyennes.

Ces migrations, même peu nombreuses de l'ordre de quelques dizaines de milliers, cumulées au fil des ans, se sont conjuguées à des mobilités plus brèves mais touchant des centaines de milliers d'habitants de l'Ouest. L'ensemble de ces mouvements s'est traduit non seulement par des changements de structures, mais par un brassage très ample. Un brassage qui met au contact de réalités que les générations précédentes, dans leur masse n'avaient pas vécu au quotidien. Ce brassage a contribué au processus d'homogénéisation nationale de l'opinion politique, au rattrapage puis à la formation des nouvelles spécificités politiques.

Les formes des mouvements de population peuvent permettre aussi d'expliquer une part d'un autre trait politique de l'Ouest, celui d'un FN structurellement plus faible. La composante xénophobe qui est loin d'être la seule, entre pour une part dans le vote Front National. Beaucoup moins que d'autres régions françaises, les trois régions de l'Ouest n'ont connu et ne connaissent pas d'immigration étrangère. La conjugaison de cette faible présence d'étrangers et le relatif dynamisme des créations d'emploi dans l'Ouest dans les années 1990 ont sans nul doute contribué à juguler des réactions xénophobes de la population, dont le Front National a su si bien faire un fonds de commerce en jouant sur les fantasmes des populations en difficulté promptes à trouver des boucs émissaires.

A proximité de ces villes qui changent, de ces petites villes qui voient leurs activités de diversifier et un nouveau tertiaire se développer, les campagnes ont elles aussi considérablement changé. La véritable révolution moderniste de l'agriculture dans les années 1960 dans une logique productiviste a propulsé l'Ouest dans une économie agricole radicalement nouvelle. Des trois régions de l'Ouest, la Bretagne est celle qui a le plus développé ce modèle productiviste. Au milieu des années 1990, la production agricole des trois régions de l'Ouest est en valeur plus importante que celle d'un pays tel que l'Espagne. Cette mutation a déjà considérablement changé les comportements de la population agricole. Pendant le même temps la population vivant de l'agriculture diminue à un rythme vertigineux. En Basse-Normandie, le nombre des disparitions d'exploitation équivaut au cours des décennies 1980 et 1990 à une disparition d'exploitation tous les trois jours.

Cette diminution du nombre d'exploitations, du nombre d'agriculteurs, salariés comme exploitants, jointe à la modification profonde des logiques de production a contribué à modifier considérablement le monde rural. Rural n'est plus synonyme d'agricole. Cette dissociation amorcée plus tôt s'est intensifiée au cours des années 1980 et confirmée au cours des années 1990.

Il est assez clair que l'entrechoquement des questions environnementales au niveau mondial comme au niveau local, les questions levées par la filière électronucléaire française et les oppositions qui s'y sont manifestées, les problèmes liés au développement d'une agriculture intensive et productiviste, l'importance acquise par la filière touristique, le rôle des paysages maritimes et ruraux dans la construction des identités locales ont joué dans l'Ouest un rôle fort au cours des trois dernières décennies dans la construction de l'opinion, des représentations et du modèle politique. Les mêmes éléments existent dans le cadre national, leur agencement, leur imbrication, leur sensibilité plus forte, sont plus particulières aux régions de l'Ouest.

Sur le plan des représentations, il est un facteur d'opinion qui caractérisait l'Ouest dans la première moitié du siècle : l'influence du clergé. Siegfried en faisait un acteur majeur. Le recul de l'Eglise, de l'influence du clergé dans la vie politique nationale est un phénomène général qui s'est accéléré après la Seconde Guerre Mondiale. Il n'est que plus spectaculaire dans les régions où son emprise était forte, telle que l'Ouest. Il n'est qu'une des formes de la laïcisation de la vie publique et de la vie privée de la société française. Il faudrait y ajouter toutes les questions notamment touchant les droits de l'individu, de la femme ou la structure familiale où non seulement la part grandissante des non-croyants dans la société française dénient le droit à l'Eglise catholique romaine d'édicter des conduites de vie privée, mais où une forte proportion de croyants actuels le dénient également et participent d'une évolution idéologique qui tend à faire de la croyance religieuse une affaire privée entre soi et son dieu et non une question d'organisation publique d'ordre moral et encore moins d'ordre social.

C'est à cette évolution qu'a été très sensible l'Ouest. Il a connu un fort et rapide recul de la pratique religieuse et plus encore de l'influence du clergé. Recul d'autant plus important qu'elles étaient antérieurement plus fortes que dans beaucoup de régions françaises, et qu'elle s'est faite dans le mouvement d'exode rural et d'urbanisation.

A cette évolution d'ordre éthique et renvoyant au système de valeurs s'en conjugue une autre du champ strictement politique. Pendant plus d'un siècle l'anticléricalisme, justement plus durement parce que le milieu régional, la formation socio-spatiale, étaient majoritairement cléricaux, a constitué le ciment de la Gauche dans l'Ouest. Quand progressivement par évolution des partis, des programmes et des enjeux politiques, la question religieuse n'est plus devenue une ligne de clivage essentielle, d'autres valeurs, d'autres orientations, principalement la question sociale ont pris le devant. Cette évolution est largement amorcée dans les années 1960. Elle ne fait que se prolonger et se poursuivre ensuite.

Chacune de ces personnalités ou mouvances a son histoire propre, mais elles révèlent bien que l'opinion catholique a connu une effervescence politique dans cette période, la sécularisation s'est généralisée, puis la radicalisation à Gauche d'une large partie de celle-ci. On peut toujours constater une relation entre milieu catholique pratiquant et vote à Droite. Un sondage Sofres de 1995 donnait 72 % de catholiques déclarés accordant leurs suffrages aux formations de Droite. Le nombre de catholiques déclarés a, lui, très significativement chuté en quatre décennies et ce recul s'est traduit au fil des ans par une prise de distance par une partie de l'opinion catholique à l'égard de l'institution de l'Eglise catholique romaine et de ses rites et pratiques. Aussi les deux mouvements coexistent. Au cours des quarante dernières années, une part très significative d'une mouvance catholique très présente dans l'Ouest dans des milieux très différents, agricoles, urbains, syndicaux, associatifs, politiques, s'est radicalisée à Gauche. Cette radicalisation a pris elle-même des chemins différents et n'a pas partout abouti à la même destination politique, en même temps qu'une partie de l'opinion catholique continuait d'identifier politiquement ses valeurs à Droite et pour une plus petite partie les radicalisait même un peu autour de diverses formations. Ces deux réalités ont coexisté, le mouvement le plus ample et le plus spectaculaire est le détachement d'une part de cette opinion catholique des formations de Droite et son orientation progressive vers la Gauche.

Il est possible de discerner un triple mouvement : recul généralisé sur toute la période de l'influence de l'Eglise dans de nombreuses sphères de la société, ainsi que sur le choix électoral. Dans une seconde phase, engagement de couches militantes et d'agents d'opinion de la mouvance catholique dans des mouvements sociaux, associatifs, syndicaux qui les conduisent à des choix politiques à Gauche, cela correspond à la phase de rattrapage accéléré des positions de la Gauche dans l'Ouest. Enfin, dans une troisième phase, dilution relative du phénomène qui existe toujours mais n'est plus ni décisif, ni spectaculaire et s'est fondu dans la poursuite du recul de l'influence de l'Eglise, dans l'évolution plus générale de l'électorat de Gauche. On peut y trouver une des racines, - mais seulement une et cette situation n'y est pas réductible -, de la plus faible progression dans l'Ouest des idées d'extrême-droite et de leur traduction en vote Front National. Les repères idéologiques humanistes qui étayaient la Démocratie Chrétienne, au sens large, qui demeurent dans les parties d'électorat restées à Droite, et qui s'étaient couplés à d'autres valeurs pour emmener de larges couches d'électorat vers la Gauche, font barrage aux systèmes d'idées d'exclusion véhiculées par le Front National.

On peut aussi exactement dans la même veine y trouver quelques racines, - là encore seulement partielles -, de la sympathie plus forte qu'ailleurs à l'idée européenne, qui s'est manifesté lors du Référendum sur le Traité de Maastricht. L'hypothèse selon laquelle les idées diffuses, les valeurs issues de courants chrétiens militants très divers, ont pris leur place dans la construction sociale et idéologique du modèle Ouest et concourent aujourd'hui de manière beaucoup plus diluée à des formes de réactions d'opinions, me paraît assez raisonnable. Par contre, leur attribuer un rôle direct ne me le paraît pas, cela ne correspond ni à l'état de structuration, et d'activité de réseaux, ni à l'état de réception de l'opinion et autres traits énoncés ci-dessus de la combinaison sociale et spatiale qui prévaut dans l'Ouest et qui génère ce modèle politique.

Si la relation de ces milieux sociaux, associatifs, politiques « chrétien de gauche » est une des formes les plus spectaculaires de l'évolution sociale et politique du début du modèle Ouest, elle ne couvre pas tout le champ de la relation catholiques - politique. On peut même dire qu'elle en sort petit à petit au fur et à mesure que les individus de la génération qui ont construit cette évolution politique se détachent de l'institution de l'Eglise de France, au fil de conflits sur les prises de positions du Pape, de débats de doctrine, de discussion sur la place des femmes dans l'institution, sur le mariage des prêtres, sur les préservatifs et le SIDA, etc., ou l'affaire Gaiot. Le fond de la relation catholique pratiquant - choix électoral ne se situe plus dans ce registre là, ni dans ce système d'idées. Si l'on suit quelques enquêtes nationales, une majorité de catholiques pratiquants effectue de préférence, un choix à Droite. Cette relation dure, elle a toutes les raisons de valoir aussi dans l'Ouest. La modification essentielle tient au premier mouvement que nous énoncions ci-dessus : le recul important et continu de la pratique religieuse et de surcroît le recul de l'acceptation de l'intervention de l'Eglise dans le choix politique, y compris parmi les pratiquants. La sphère du public laïc et du privé personnel s'élargit dans son assise légitime et repousse le religieux dans le champ du spirituel et de la conscience personnelle.


Haut