Après avoir formulé l'hypothèse, liée aux changements des années 1970, puis au prolongement de cette tendance au cours de la décennie 1980, reprenons quelques étapes clés des années 1980.
Il est évident que les modifications diffuses des opinions ne s'enregistrent vraiment que lors des élections. Il s'ensuit une datation quelque peu rigide. Le phénomène relevé n'est pas seulement le fait du mois du scrutin, mais grandit avant et ne s'éteint pas immédiatement. C'est le lot et le biais de l'analyse électorale.
Sous la Cinquième République, le rôle clé du Président dans la constitution confère à l'élection présidentielle un tel enjeu, et donc un tel effet d'entraînement, qu'elle surdétermine d'autres élections. Il en est ainsi des législatives qui suivent immédiatement les présidentielles, destinées selon la formule consacrée à donner "les moyens de gouverner" au nouveau président. Les différentes modalités qu'a pris le régime présidentiel sous C. de Gaulle, G. Pompidou, V. Giscard d'Estaing, F. Mitterrand sans cohabitation et avec cohabitation, n'ont pas fondamentalement modifié cette règle. Aussi importe-t-il de situer les élections présidentielles qui sont survenues dans les années 1980 dans le cours de l'évolution politique de l'Ouest.