Les élections locales sous la Cinquième République ont, de façon de plus en plus affirmée, au fur et à mesure des effets de la bipolarisation, oscillé entre deux pôles de détermination : la polarisation nationale Droite/Gauche et les rapports de forces entre familles politiques d'une part, et d'autre part la relation plus quotidienne entre l'élu local et la population, où l'étiquette joue moins que la dimension personnelle.
Les deux aspects ne se sont pas vraiment dissociés, surtout pour les élections municipales. Néanmoins, tout au long des années 1960 et 1970, les anciennes coalitions vont s'effriter, les sans étiquettes régresser au profit d'un regroupement d'influence Gaulliste/versus les autres forces, puis coalitions de droite/versus coalitions de gauche.
Les élections cantonales, surreprésentant les zones rurales connaissent de façon amortie, les fluctuations nationales. En termes de sièges, la stabilité l'emporte, et la Droite bénéficiera de ce mode d'élection et de représentation pour gagner la quasi-totalité des exécutifs de conseils généraux au début des années 1990.
Les élections municipales, expriment plus nettement les changements urbains et périurbains profonds qu'a connu la France depuis trente années. La France est devenue urbaine, et très logiquement les élections municipales expriment de façon plus directe les changements électoraux.